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Lecture : "Le valet de peinture"

Dernière mise à jour : 8 mars 2020

Je viens de lire "Le valet de peinture" de Jean-Daniel Baltassat (2003). Ce roman nous emmène en 1428, quand le peintre Jan van Eyck doit remplir une mission pour son maître, le duc Philippe de Bourgogne : se rendre au Portugal et peindre le portrait qui révélera la figure, le caractère et peut-être la virginité de l'infante Isabel, choisie pour devenir l'épouse du prince.


Les rapports de forces entre les principaux personnages sont subtiles et équivoques. Il y a peu d'actions, mais des tensions, des doutes, des incertitudes sur la réussite de la mission. le jeu du chat et de la souris qu'impose l'infante au valet de peinture, entretient un suspense psychologique et réserve un improbable rebondissement. Se dessine peu à peu un beau portrait de femme au caractère fort. le portrait de van Eyck demeure en filigrane, esquissé par des sourires ironiques et de brèves paroles ambiguës. On sait peu de choses de van Eyck, si ce n'est l'extraordinaire maîtrise de la peinture et son aptitude à peindre la réalité, bien avant Léonard de Vinci et la Renaissance italienne. Ce récit est donc imaginaire et sa crédibilité, d'autant plus remarquable. Le roman est rempli de références à l'art, à l'histoire, aux sciences et à la religion. Les descriptions sont riches et inventives. La langue est bouillonnante, la sensualité suinte à toutes les pages, avec la faconde du monde médiéval (tel que nous l'imaginons). A l'inverse, les dialogues sont laconiques, pleins de sous-entendus et de non-dits. J'ai apprécié les réflexions de l'artiste sur le pouvoir de la représentation picturale, sa quête du réalisme, l'importance de la lumière sur la représentation des matières et ses recherches pour améliorer sa technique. Néanmoins, quelques passages peuvent paraître obscurs et les changements de mode narratif (impersonnel puis 1ère personne) au milieu de chapitres, injustifiés.

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