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Lecture : "L’étrange affaire de Spring Heeled Jack"

Voici mon avis sur le roman de Mark Hodder « Burton et Swinburne dans l’étrange affaire de Spring Heeled Jack ». Roman traduit et publié en 2013 chez Bragelonne.

Plusieurs adjectifs viennent à l’esprit au fil de la lecture.

Mystérieux. Rien que le titre, difficilement mémorisable, ne dit rien du sujet pour un lecteur français ayant une médiocre culture anglaise du XIXe siècle. Richard Burton était un grand aventurier anglais, érudit et polyglotte, explorateur de l’Afrique et des sources du Nil. Algernon Swinburne était un poète disciple du Marquis de Sade. Spring Heeled Jack est une sorte de croquemitaine de l’époque victorienne.

Steampunk. L’ouvrage, par sa couverture soignée et ses têtes de chapitres agrémentées d’engrenages, nous annonce la couleur. Hodder nous emmène dans un de ces univers culturels où les technologies anciennes et modernes se côtoient. Les premières descriptions de machines déconcertent, à la fois précises et allusives. Celles-ci deviennent de plus en plus présentes et jouent un rôle important dans l’intrigue. La présence, en même temps, de loups-garous déconcerte au début.

Historique. Au cours de leur enquête Burton et Swinburne parcourent tout Londres, des clubs des quartiers bourgeois aux pubs des quartiers mal famés et la campagne environnante. Ils croisent des scientifiques renommés dont les intentions ne sont pas toujours honorables. Mais Hodder malmène l’histoire et justifie l’univers steampunk qu’il dépeint, avec un coup de maître qui fonde l’intrigue. En dire plus reviendrait à dévoiler le mystère que veille à entretenir l’auteur aussi longtemps que possible, même si le lecteur devine peu à peu les contours.

Ambitieux. Hodder imagine un récit en quatre dimension, avec de nombreuses références historiques, temporelles, mythiques et géographiques. Sans carte, le lecteur peut se perdre dans Londres. Mais la bataille finale, qui implique de nombreux groupes ennemis, est décrite avec dynamisme et lisibilité.

Confus. Cependant, pour développer cette intrigue aussi ambitieuse l’auteur a opté pour une construction narrative qui semble déséquilibrée. Par exemple, Swinburne s’impose tardivement comme protagoniste. De même, l’auteur opte pour une grande parenthèse explicative qui, sans être ennuyeuse, abandonne Burton et Swinburne pour d’autres personnages. C’est une structure qui me fait penser à « Une étude en rouge » de Conan Doyle : une scène de crime incompréhensible, l’enquête menée par Sherlock Holmes et Watson, un grand détour (en Amérique) avec d’autres personnages pour relater la genèse du mobile du criminel, avant de revenir aux explications de l’enquêteur.

En bref, un premier roman ambitieux, un univers alternatif steampunk, une intrigue ingénieuse mais confuse et que j’ai finalement trouvé un peu vaine.






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