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Lecture : "L'étrange traversée du Saardam" de Stuart Turton

Le roman d'enquête de Stuart Turton relate la traversée périlleuse, en 1634, d'un navire hollandais, le Saardam, qui quitte l'île de Batavia sous une malédiction. Des faits étranges puis des meurtres se multiplient. Tout le monde se soupçonne. Et un démon semble hanter le vaisseau marchand, isolé dans une mer dangereuse.

Le récit est original, intriguant et l'explication finale des faits fantastiques et du mobile est plutôt satisfaisante.

Depuis que j'écris, je suis attentif à la construction de la narration des romans.

Pour celui-ci, ma difficulté a été d'entrer dans l'histoire, avec le sentiment d'avoir raté un épisode.

En effet, les personnages, peu décrits en amont, semblent tombés du ciel. Par exemple, tout le monde connaît déjà le célèbre détective, mentionné en 4e de couverture, alors qu'il est prisonnier et d'emblée laissé à distance par l'auteur. Un autre personnage ne quitte jamais sa cabine et le lecteur peut deviner que cela cache quelque chose. On comprend que l'auteur a fait le choix de révéler peu à peu le passé, les états d'âme et les secrets des protagonistes.

Cette démarche littéraire est certes banale, mais elle m'a semblé ici assez irritante dans ma lecture. Autre maladresse, l'ellipse temporelle de 15 jours, juste avant la tempête. Au regard de tous les évènements lors des premiers jours de navigation, il est incompréhensible de faire passer 15 jours en un paragraphe (p. 371) et quelques allusions. Et je n'ai pas vu l'intérêt de ce saut dans le temps pour l'intrigue.



La belle couverture du roman aux éditions 10/18

Bref, un conte plein de mystère, plutôt inventif, et dont j'ai accepté les explications les plus tortueuses. Mais je n'ai pas aimé la narration maladroite et la gestion du temps incohérente.

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