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Le GNSS chinois Beidou va désormais couvrir le monde

Dernière mise à jour : 27 juin 2020

Les systèmes de géolocalisation par satellites américain GPS, russe Glonass et européen Galileo (par ordre d’apparition) ont désormais un nouveau concurrent : le GNSS chinois Beidou.

Le 23 juin 2020, une fusée Longue Marche 3B transportant le satellite Beidou-3GEO3 a décollé de la base spatiale de Xichang, dans le sud-ouest de la Chine.


Source : STR - AFP. Décollage fusée longue marche 3B le 23 juin 2020

Vingt ans après l’envoi du premier satellite, la Chine finalise ainsi la constellation de satellites de géolocalisation qui lui permet de couvrir le monde entier.

Depuis 2012, le GNSS Beidou proposait déjà un service commercial pour la Chine et la région Asie-Pacifique. Selon les médias d’État chinois, plusieurs dizaines de pays comme le Pakistan, la Thaïlande, le Laos ou encore Brunei utiliseraient officiellement ce système. Avec ce trentième satellites, l’ensemble de la planète est désormais couvert.

Comme les autres GNSS, Beidou a été conçu pour des usages civils et militaires. Il peut aussi bien servir à guider des piétons, des taxis, des navires et des missiles, sans doute avec une précision comparable à la dernière génération de constellations, comme Galileo. Beidou se distingue par une messagerie intégrée pour les urgences et le sauvetage.

La Chine, tout comme l’Europe, a intérêt à disposer d’un système indépendant du GPS américain, pour des raisons stratégiques, technologiques et commerciales.

Les militaires chinois peuvent s’appuyer sur un système qui ne risque pas une hypothétique coupure du signal par l’armée de l’air américaine qui gère le GPS.

La Chine développe et maîtrise des technologies essentielles dans ce domaine, en ayant bénéficié de partages de connaissances dans le cadre de sa coopération voulue par l’Union européenne pour concevoir Galileo.

Enfin, les enjeux commerciaux sont immenses sur ce nouveau marché où de nombreuses applications restent à inventer.


En outre et à la différence de l’Europe, le régime autoritaire de Beijing n’hésite pas à croiser la géolocalisation aux nouvelles technologies de reconnaissance faciale, pour renforcer la sécurité intérieure et la surveillance des individus.

Les nouveaux GNSS n’ont pas vocation à détrôner le système pionnier américain, mais plutôt à l’améliorer et le fiabiliser. Les plus récents smartphones sont en mesure d’utiliser indifféremment et de manière complémentaire, pour améliorer la précision du positionnement, tous les signaux captés, qu’ils proviennent de satellites GPS, Glonass, Galileo ou Beidou.

Pour des usages civils, les Chinois annoncent une marge d’erreur de 10 mètres, comparable au GPS américain, mais très inférieure à Galileo dont la précision peut être d’un mètre. La fiabilité du système chinois reste à démontrer, alors que le GNSS européen est en mesure d’indiquer à l’utilisateur le niveau de qualité du signal transmis.

Sources : Libération et AFP


Sur le même sujet, l'émission Decryptage 25 juin 2020 sur RFI : http://rfi.my/67UW


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