GNSS Galileo, une réussite européenne
Dernière mise à jour : 19 oct. 2019
Quand l’Union européenne décida de créer un système de géolocalisation par satellites, au début des années 2000, elle visait à rendre l'Europe indépendante du système de géolocalisation américain GPS (Global Positioning System) et profiter d’un levier de croissance économique.
A cette fin, l'Europe a mobilisé chercheurs et entreprises pour concevoir un système concurrent du GPS américain, du système russe Glonass et du système chinois Beidou.
Pourtant, le projet a failli ne pas se faire, au milieu des années 2000, à cause d’une procédure de mise en concurrence mal ficelée et de désaccords entre pays pour constituer le consortium d’entreprises qui devrait construire et exploiter la constellation de satellites.
Dans ma fresque sur le GNSS Galileo, je raconte les réelles difficultés pour mener à bien ce projet européen ambitieux, même si j’ai ajouté quelques événements dramatiques fictifs. Mon roman esquisse un portrait empreint d’ironie de l’Union européenne qui progresse laborieusement, en surmontant des crises. On peut critiquer une orientation trop libérale ou des décisions trop tardives, mais il est faux de dire qu’elle ne fait rien d’utile pour les Européens.

Galileo est un bel exemple de réussite de la coopération européenne, contre vents et marées.
Le GNSS Galileo alimente des applications dans une grande variété de domaines : transports maritimes, aériens et terrestres, agriculture, travaux publics, opérations de secours ou de sauvetage, usages gouvernementaux mais aussi pour les usages quotidiens des Européens dans la vie de tous les jours, avec des solutions informatiques associées aux smartphones.
Grâce à la complémentarité, voulue et durement négociée avec les Américains, les satellites des constellations Galileo et GPS se complètent pour fournir un positionnement plus précis et fiable pour les utilisateurs finaux, notamment en ville.
Doté d’horloges d’une extrême précision, le GNSS Galileo garantit une synchronisation accrue des transactions bancaires et financières, ainsi que des réseaux de télécommunication et de distribution d’énergie, les aidant ainsi à fonctionner plus efficacement.
Galileo permet aussi une réponse plus rapide des services d’urgence, que ce soit en appelant le 112, soit en repérant des personnes en détresse, en mer ou en montagne, grâce au nouveau service spécifique de recherche et de sauvetage qui réduit le temps nécessaire à la détection des signaux de balises de détresse d’urgence de trois heures à dix minutes.
Enfin, le développement d’innovations basées sur la navigation par satellites favorise la croissance économique mondiale, en particulier dans les industries de haute technologie. Le marché mondial des appareils utilisant le GPS ou Galileo devrait croître de plus de 6% par an, entre 2015 et 2020. Les services améliorés fournis par Galileo devraient permettre la conception, par des entreprises européennes, d’une gamme de nouvelles applications qui exigent précision et fiabilité.
Depuis décembre 2016, le GNSS Galileo fonctionne en mode « services initiaux », avec seulement 15 satellites. Ses performances s'améliorent progressivement, au fur et à mesure des lancements de fusées, depuis la base spatiale de Kourou, en Guyane française.
Les services complets, qui nécessitent de disposer de 30 satellites, sont prévus à l’horizon 2020. A cette date, un satellite Galileo devrait être « visible » (par les appareils récepteurs) de n’importe où sur Terre, 90 % du temps.